L’internet libre et l’auto-hébergement
Comment défendre l'Internet libre en hébergeant soi-même ses données ?
L’internet libre
Vous avez un compte facebook (facebook est un énorme succès puisque c’est la plus grande agence de renseignement privée, pour laquelle les individus donnent eux-mêmes, volontairement, leurs informations personnelles. Tous les renseignements du monde n’auraient pas rêvé mieux).
Vous avez un compte de messagerie gmail, yahoo, outlook, etc.
Vous avez un blog sur wordpress.com.
Vous diffusez vos vidéos par l’intermédiaire de Youtube ou Dailymotion.
Vous partagez vos photos sur Flickr, Tumblr, etc.
Bref, vous utilisez un service d’un prestataire extérieur. C’est beau, c’est bien, c’est pratique.
Mais ce n’est pas de l’internet. C’est juste du Minitel.
Vous vous connectez à un serveur central pour utiliser des services ou échanger des informations. Même lorsque vous faites du chat, vous passez par les serveurs de votre prestataire de service (Microsoft pour Skype, Apple pour Messages, Google pour Talk/Hangouts, etc.)
Si le prestataire de service veut lire ce que vous échangez, il le peut.
Si le prestataire veut modifier l’information qui transite (pour y ajouter de la pub, etc.), il le peut.
Si le prestataire veut ou doit supprimer un contenu (publication dissidente, etc.), il le peut.
Il le peut parce que vous passez par ses services, son infrastructure et ses serveurs. Et cela lui donne un grand pouvoir de nuisance. Mais seulement de la nuisance. Car si Google disparaissait aujourd’hui, il y a fort à parier que le web continuerait de fonctionner très tranquillement.
Et le fournisseur de services est partagé entre ses intérêts personnels (raréfier une ressource pour la monétiser) et la loi (stocker les logs et fouiller les messages de monsieur Tout-le-monde pour trouver les quelques pédonazis). PRISM est un exemple parmi tant d’autres.
Il ne viendrait à l’idée de personne que la Poste se mette à ouvrir les colis qui transitent par son réseau de transport et distribution et de les livrer ou pas en fonction de leur contenu.
Au-delà de l’Internet libre, la notion de neutralité des réseaux se pose. La neutralité des réseaux est un principe (inutile à lui seul) auquel sont adossés des lois et des droits intéressant : liberté d’expression, etc.
C’est pourquoi, la plupart des pays où la neutralité des réseaux n’est pas respectée sont des pays anti-démocratiques.
Au-delà de la partie humaniste, il y a la partie simplement économique : est-ce qu’une petite entreprise peut se développer n’importe où sur le réseau sans qu’on cherche à la couler en altérant le réseau ?
Au regard de tout ça, on comprend alors que le meilleur moyen de protéger l’Internet et de s’assurer de sa liberté. Et pour cela, il convient d’éviter la centralisation des données et donc de les héberger chez soi.
Il n’y a qu’une seule solution : réaliser son propre serveur pour s'auto-héberger.
Comment construire son serveur ?
L’inconnu fait toujours un peu peur. Et lorsqu’on s’imagine construire son propre serveur, on se dit ça doit être très compliqué
.
Au fait, pas tant que ça. Il faut mettre les mains dans le cambouis, mais les aides sur Internet sont assez bien faites et, mis à part si l’on veut faire un truc très particulier (qui doit représenter 0,1% des cas), la marche à suivre est assez simple, parfois automatisée.
Oui, mais un serveur, c’est une machine allumée en permanence. Ça consomme beaucoup. Ce n’est donc pas écolo !
Cette idée fausse par répandue l'image des fermes de serveurs de gros prestataires (Googl, etc.) qui donnent l'impression qu’un serveur est une machine énorme, avec un processeur puissant, des dizaines de disques.
Mais un serveur web est une machine très simple, qui consomme très peu. Un Raspberry suffit largement à faire un serveur web. Votre téléphone portable consomme à peu près autant et pourtant il est, dans la plupart des cas, allumé en permanence (même si son écran est éteint).
De plus, il n'est pas obligé de laisser le serveur allumé en permanence. Vous pouvez très bien héberger des services sur votre machine de bureau qui ne seront disponibles que durant votre activité.
Quels services héberger ?
Les services permanents
Les services permanents sont les services disponibles sur une machine allumée en permanence car vous en avez soit besoin n'importe quand, soit vous les mettez à disposition d'autres personnes.
Tor : Réseau chiffré permettant des connexions sécurisées.
Pour en apprendre plus sur Tor, sa mise en place et son utilisation, lisez cet article.
Les services temporaires
Les services temporaires sont les services que vous pouvez installer sur votre machine de bureau car vous n'en n'avez pas besoin en dehors.
Yacy : YaCy est un moteur de recherche que chacun peut installer pour indexer le web (pages publiques accessibles par internet), pour indexer un intranet ou pour parcourir d'autres données avec une fonction moteur de recherche. YaCy peut être utilisé de façon autonome, mais sa principale force est de pouvoir fonctionner en réseau peer-to-peer, ce qui fait que sa puissance s'accroît avec le nombre d'utilisateurs, qu'il est entièrement acentré (tous les pairs sont égaux et il n'y a pas un organisme administratif central) et qu'il n'est pas censurable et ne stocke pas le comportement des utilisateurs.
La liberté de l'information ainsi obtenue par le biais des logiciels libres et d'un moteur de recherche distribué est également un des objectifs du projet.
Il se présente sous la forme d'un programme Java, on décompresse et on exécute. Il est administrable par l'intermédiaire d'une interface web.
Pour en apprendre plus sur YaCy, sa mise en place et son utilisation, lisez cet article.
Bitcoin : Bitcoin est un système de paiement novateur et une nouvelle forme d'argent. Il utilise une technologie pair à pair pour fonctionner sans autorité centrale. Le traitement des transactions et la création des bitcoins est prise en charge collectivement par le réseau. Bitcoin est open-source, son fonctionnement est public, personne ne possède ni ne contrôle Bitcoin et le réseau est ouvert à tous. Grâce à ses propriétés uniques, Bitcoin rend possible des usages prometteurs qui ne pouvaient pas être couverts par les précédents systèmes de paiement.
Pour en apprendre plus sur Bitcoin, sa mise en place et son utilisation, lisez cet article.