Aquaponie

Compréhension et mise en œuvre

Principe

L'aquaponie est la contraction de aquaculture (élevage de poissons) et hydroponie (culture hors sol). Elle permet de rassembler le meilleur de chaque afin de produire de l'alimentation saine et facile à entretenir grâce à une symbiose.

Le but de l'aquaponie est de permettre de produire de l'alimentation humaine, même si elle peut aussi servir à l'alimentation animale.

Avantages :

  • Culture de tous types de légumes ;

  • Economie d’eau importante ;

  • Pas besoin de terre. Peut donc être réalisée en extérieur comme en intérieur.

  • S’adapte à toutes les superficies, peut être installé le long de murs, verticalement, horizontalement, ... ;

  • Rendement important ;

  • 100% autonome en énergie avec une pompe solaire ;

  • Investissement initial unique ;

  • Peu d’entretien, facilité d’utilisation, peu onéreux ;

  • 100% bio, pas de pesticides, qualité nutritionelle remarquable.

Histoire

L'aquaponie est une technique ancestrale. On la retrouve au temps des mayas ou dans les rizières asiatiques.

Aquaculture

L'aquaculture permet l'élevage de poissons ou autres organismes aquatiques en milieu clos : bassin, étang, filet, etc.

Le problème de l'aquaculture est qu'elle produit des effluents, des rejets, notamment à cause des déjections animales.

Afin d'éviter l'intoxication de l'élevage par ses propres rejets, l'eau doit être renouvelée régulièrement.

Hydroponie

Elle permet la culture de végétaux en mode hors-sol.

Elle permet ainsi une culture plus compacte, idéale pour les espaces réduits ou ne disposant pas assez de terres agricoles.

A l'instar de l'aquaculture, l'hydroponie nécessite des compléments de croissance (engrais) qui polluent les eaux.

Il faut donc les renouveler régulièrement et contrôler les différents paramètres : pH, concentrations en minéraux, etc.

Aquaponie

Le principe utilisé dans l'aquaponie est le lagunage. Les effluents de l'aquaculture sont épurés par les plantes qui les utilisent pour croître. En échange, les effluents purifiés et peuvent retourner à leur source, en circuit fermé.

L'aquaponie nécessite trois intermédaires :

  1. Les poissons : ils produisent des déjections riches en azote (urine, etc.), en phosphore, potassium et sodium ;

  2. Les bactéries : elles décomposent les déjections non assimilables (ammoniaque, urée) en nutriments assimilables par les plantes (nitrates, etc.) ;

  3. Les plantes : elles captent et fixent les nutriments, croissent grâce à la photosynthèse et purifient les effluents.

Remarque

L'élevage de poissons comestibles n'est pas obligatoire. On peut très bien utiliser l'aquaponie avec des espèces décoratives.

Mise en oeuvre

Choix de la technique hydroponique

L'hydroponie repose sur deux techniques majeures, la première dite du radeau appelée aussi eau profonde), la seconde appelée reflux.

Technique du radeau/eau profonde

Les plantes sont placées sur un radeau flottant à la surface de l'eau, les racines plongeant directement dans le liquide. Afin d'éviter la putréfaction des racines, le liquides est, bien entendu, en recyclage permanent grâce à une circulation plus ou moins rapide.

Cette technique est surtout utilisée lorsque le système aquaponique possède un biofiltre qui a converti les déchets en éléments directement assimilables par les plantes.

Technique du reflux

Cette technique consiste à développer les plantes sur un support solide (gravier, argile expansée, etc.) qui servira à la fois à fixer les racines des plantes et fixer les bactéries qui décomposeront les déchets en éléments directement assimilables par les plantes.

Comme cette décomposition s'effectue en aérobie, le support doit être régulièrement vidé pour être aéré avant d'être noyé à nouveau. Il y a donc une succession régulière de remplissage/vidage.

Ce flux/reflux est géré soit électroniquement, soit physiquement grâce à un système de siphon à cloche.

Le siphon à cloche

cette technique est employée lorsque le système ne dispose pas de biofiltre.

Les plantes

Par défaut, toutes les plantes sont utilisables.

Attention cependant aux plantes qui nécessitent de la place comme les tomates.

Les poissons

Tout dépend de la situation et du climat.

Pour les climats tropicaux ou l'aquaponie d'intérieur, il est possible d'utiliser des espèces tropicales comme le tilapia.

Pour des latitudes moyennes, la perche.

Le substrat

Le substrat remplace la terre.

En général, elle est composée de billes d'argile. Mais ces billes coûtant assez cher, il peut être plus économique d'utiliser des graviers.

Un mélange billes d'argile/gravier est tout à fait envisageable.

Remarque

Il convient de remarquer que le gravier étant plus dense que les billes d'argile, le système obtenu sera plus lourd, plus difficile à transporter.

L'utilisation de gravier nécessite aussi un renfort des bacs de lagunage afin d'éviter une déformation, voire une rupture.

Cependant, à la longue, les billes d'argile ont tendance à s'effriter et se désagréger. Elles forment alors un dépôt qu'il faut éliminer.

Construction du système

Le système peut être conçu de la façon suivante :

  • Système unaire (1 seul type bassin) : les plantes poussent à la surface du bassin sur des barques flottantes.

  • Système binaire (2 types de bassins) : les plantes (lagunage) poussent dans des bassins séparés de l'aquaculture.

    C'est le système le plus répandu. Il est simple à mettre en pplace mais nécessite de nombreuses interventions humaines pour la maintenance.

  • Système ternaire : système à lagunage avec filtre biologique.

  • Système quaternaire : système à lagunage avec filtre biologique et bassin de rétention.

  • Système quiquénaire : aquaculture, filtre mécanique, filtre biologique, rétention, hydroponie

    Système le plus complet et le plus autonome.

Valeurs de base

Par défaut, il faut retenir les informations suivantes :

  • Rapport volume aquarium / volume bassins de lagunage : 1/1.

    Par exemple : pour un bassin de 100 litres pour les poissons, il faudra prévoir 100 litres pour les bassins de lagunage.

  • Volume du bassin par poisson : 1 poisson pour 10 litres, maximum.

  • Hauteur des bassins de lagunage : 30 centimètres sont suffisants.

Les poissons

Tout dépend de la situation et du climat.

Pour les climats tropicaux ou l'aquaponie d'intérieur, il est possible d'utiliser des espèces tropicales comme le tilapia.

Pour des latitudes moyennes, la perche.

Le filtre mécanique

Il s'agit de faire en sorte que les particules solides se déposent et éclaircir les effluents à traiter.

Il s'agit soit d'un bac à circulation lente, un cyclone.

Une autre méthode plus biologique consiste à utiliser des graviers de quelques centimètres dans lequels vivent des lombrics qui dévoreront les matières solides et les digèreront pour une meilleure décomposition.

Le filtre mécanique
Le filtre mécanique

Ces vers pourrons aussi servir à nourrir les poissons, le cas échéant.

Le filtre biologique

Le filtre biologique permet de retenir les particules contenues dans l'eau et servent de support aux bactéries.

Dans un système avec gravier et/ou billes d'argile, le support filtre biologique est déjà présent. il n'est donc pas nécessaire.

Vous pouvez aussi utiliser :

  • Les tapis matala : enchevêtrement de filaments de polypropylène. Plusieurs densités sont disponibles (faible-moyenne-forte).

    Ils sont vendus sous la forme de tapis rectangulaires, circulaires ou même de tubes.

  • Les tapis japonais : C’est sans doute le matériau le plus utilisé en filtration biologique. Sa structure très aérée permet une bonne circulation de l’eau.

    Utilisation : La position verticale perpendiculaire au courant de l’eau est la plus conseillée.

    L’épaisseur varie de 3 à 5 cm. Plusieurs plaques espacées sont nécessaires.

    Nettoyage : Assez facile par un simple rinçage.

  • Les matériaux en plastique : bio balles, tubes annelés, bio bouteilles...

    Le plastique a la particularité de bien accrocher le biofilm et de ce fait est un bon support bactérien.

    Attention cependant à la qualité de ces plastiques, certaines substances chimiques peuvent migrer dans l’eau !

    Les bio bouteilles sont en fait des découpes de lamelles de bouteilles en plastiques. Le tout est enfermé dans un sac en toile synthétique.

  • La ficelle agricole : Des morceaux de ficelle agricole en matière synthétique, coupés en morceaux et grossièrement effilochés, placés dans un sac, retiennent beaucoup de particules.

    Très facile à nettoyer !

Attention !

Ne pas utiliser l'eau du robinet, elle contient du chlore et tue les bactéries.

Vous pouvez utiliser de l'eau de pluie, de l'eau naturelle (rivière, étang, lac, etc.) ou bien, dans le pire des cas (si vous ne pouvez pas faire autrement) de l'eau du robinet qui a reposé à l'air libre durant plusieurs jours.

Le bac à décantation

Il s'agit d'un bac avec un passage lent de l'eau et une surface libre. Immédiatement placé après le filtre biologique, il permet la développement d'algues et de lentilles d'eau qui serviront ensuite à la nourriture des poissons.

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